Découvrir l’arboretum

Introduction

C’est la coopération d’un couple passionné, Philippe et Nell Wanty, qui en a fait un environnement botanique et de vie ouvert au public. Caché dans une petite vallée entre Berry et Limousin, sur près de 6 hectares, l’Arboretum de la Sédelle abrite plus de 400 espèces végétales. Apprivoisé et sculpté par les propriétaires depuis 1987, ce vallon autrefois abandonné, est aujourd’hui classé jardin remarquable. L’admirable collection d’érables et autres richesses botaniques se fondent dans ce paysage de bocage.

Au gré des haies, murets de pierres sèches, roches et lande, la découverte des jardins et milieux naturels jusqu’à la rivière Sédelle en fait un exemple unique de paysage jardiné où l’intervention de l’homme complémente la nature.

Les environs

Crozant, au confluent de la Creuse et de la Sédelle, un lieu chargé d’histoire et d’art.

Au pays de la Marche, aux confins du Berry et à la porte du Limousin, Crozant et ses deux rivières vous réservent un dépaysement assuré. Célèbre pour ses ruines féodales grandioses et ses vallées chères aux peintres post-impressionnistes, créateurs de l’Ecole de Crozant, le lieu a su garder son caractère sauvage fidèle aux écrits de George Sand… “On ne sait donc qui a été plus hardi et plus tragiquement inspiré, en ce lieu, de la nature ou des hommes… “.

Crozant et ses rivières sont un but de promenade, une étape hors du temps dans un circuit touristique à travers la Creuse, département atypique. Creuse Randonnée, aidée par la communauté de Dun-le-Palestel, entretient les nombreux sentiers balisés permettant de découvrir Crozant et ses environs à cheval, à vélo ou à pied.

La vallée de la Sédelle

La Sédelle conserve le caractère mystérieux du Berry noir si propice aux contes de sorcières.

Affluent de la Creuse , la Sedelle est une rivière préservée avec une flore et faune riche en diversité. Un paradis des pécheurs de truite sauvage une partie de la vallée est protégée par Natura 2000.

L’Arboretum de la Sédelle installé au pied de la rivière Sédelle, est un des fleurons locaux incontournable dans le programme de votre visite en Creuse. La découverte de ses jardins vous donnera le souvenir d’un voyage remarquable dans le monde des plantes.

Le jardin

La relation toute en douceur des jardins successifs et les différents milieux naturels de cette vallée descendant vers la Sédelle révèle une intense harmonie et une grande unité dans la composition.
​Ici le jardinier jardine avec la nature et pour la nature…

” A ce lieu n’y a-t-il pas une autre raison qui nous invite à faire durer le voyage? En portant le regard sur les détails, l’agencement des pierres, la distribution des chemins, la lumière d’une lande (obtenue comment?), le frôlement d’une roche en surplomb, la précision de l’étiquetage, tout est choisi pour nous obliger à dépasser les simples raisons de l’esthétique : ici on se sent bien. Tout semble organisé par l’évidence, l’imposante réalité des reliefs et du courant de l’eau. Mais avant de nous amener à côtoyer le sauvage le jardin fait son œuvre : passage initiatique d’où il ressort que la beauté vécue ne vient pas du réglage des formes – simple savoir faire du paysagiste – mais d’un ensemble vivant accordant les humains aux plantes, aux animaux, aux sons et aux lumières.”

​Gilles Clément, Mars 2013

Les collections botaniques de l’Arboretum

L’arboretum de la Sédelle possède une collection remarquable d’érables qui est homologuée par le CCVS (Conservatoire des Collections Végétales Spécialisées). Elle ne comprend pas moins de 120 taxons avec la répartition suivante : 70 espèces et sous-espèces botaniques, et une cinquantaine de cultivars horticoles.

Nous avons également d’autres genres qui sont bien représentés tels que les chênes (Quercus ) – 27 taxons, les viornes (Viburnum) – 27 taxons, les cornouillers (Cornus) – 23 taxons, les fusains (Euonymus) – 15 taxons, les tilleuls (Tilia) – 9 taxons, les sumacs (Rhus) – 9 taxons, les copalmes (Liquidambar) – 4 taxons, les Stewartias – 7 taxons.

Les collections botaniques sont limitées pour éviter la saturation de l’espace, respecter les plantes naturelles et garder des vides indispensables pour la lecture des paysages. Pas moins de 370 taxons, arbres et arbustes confondus vous donneront une approche sensuelle de ces flores lointaines et merveilleuses qui vous plongeront dans un unique dépaysement afin d’être pour un moment en dehors du temps.

Les milieux naturels

L’arboretum s’articule autour de cinq milieux naturels ou semi- naturels.
Un milieu naturel est façonné d’abord par l’écosystème, puis par l’intervention humaine.
La mise en valeur et la conservation des milieux naturels de l’arboretum sont primordiales.
Ces milieux sont les réserves de la biodiversité du site et les espaces qui inspirent le jardin.

La rivière

Affluent de la Creuse, la Sédelle est un torrent tumultueux ou une calme rivière suivant les saisons. Ici, nous trouvons la nature dans toute sa beauté et la rivière qui inspire le jardin.

​Milieu sauvage et naturel, ses berges abritent une riche diversité de plantes sauvages comme l’osmonde royale (Osmunda regalis), l’orchidée (Orchis mascula), la salicaire (Lythrum salicaria), la chasse-bosse (Lysimachia vulgaris), l’iris d’eau ( Iris pseudacorus) et donnent asile à de nombreux insectes, batraciens, reptiles, rongeurs et oiseaux ainsi qu’à la discrète loutre.

La lande

Derrière la mare, un sentier grimpe vers le paysage naturel de la colline qu’il contourne.

​Il traverse une végétation semi-naturelle de bruyères (Erica cinerea et Calluna vulgaris) et de genêts (Genista pilosa) qui s’est installé après qu’un incendie ait ravagé le lieu en 1994. Un travail patient de restauration de cette lande de bruyère a été entrepris en 1997 et aujourd’hui, elle représente un bel exemplaire d’une lande sub-atlantique typique de cette région au début du siècle, et qui rappelle les paysages peints autrefois par les artistes impressionnistes de l’école de Crozant (1850-1950). Même si la lande est un milieu peu diversifié en nombre d’espèces de plantes , son intérêt botanique réside dans le fait qu’elle abrite des espèces spécificiques, adaptées à des conditions écologiquement particulières. La lande de bruyère est un habitat important pour de nombreuses espèces de la faune, notamment des oiseaux.

La mare

Crée en 1980, la mare est un écosystème qui abrite une fascinante diversité d’insectes, d’amphibiens, de reptiles, d’oiseaux et de plantes d’eau telles que des iris, nénuphars, pétasites et joncs.

​Pour l’enfant comme pour l’adulte qui la contemple, la mare est une source inestimable d’émerveillement et de plaisirs. Leur richesse, leur histoire et malheureusement, leur disparition progressive justifient leur protection. Miroir calme ou irisé au fil des saisons, elle reflète le ciel et les arbres environnants. Sur la berge, des cyprès chauves de Louisiane (Taxodium distichum) plongent leurs racines dans l’eau.

La hetraie

La hêtraie à houx est le stade ultime de la forêt tempérée, stade climacique, c’est-à-dire stable et abouti.

Seuls les houx (Ilex aquifolium) et les plantules de hêtres (Fagus sylvatica) survivent à l’ombre épaisse de son feuillage. Quelques mousses, les anémones sylvie (Anemone nemorosa) et les fougères peuvent y prospérer. Ses troncs élancés de 25 à 30 mètres rappellent les piliers de cathédrale. Les fruits (faines) produits après 60 ans sont une aubaine pour une faune variée (sangliers, écureuils, pigeons, pinsons…). Le pic noir a une préférence pour le hêtre où il creuse sa loge de reproduction qu’il occupe plusieurs années.

La prairie

Peu transformée depuis le début du siècle, la prairie marchoise ceinturée de murs de pierres a conservé la plupart de ses chênes pédonculés.

​Là où paissaient les moutons, se trouve maintenant une collection de chênes. Dans un coin, subsiste un ancien abreuvoir à mouton qui ne tarit jamais, vestige d’un passé agricole.

La prairie pousse sur un sol pauvre et acide. Elle est fauchée fin août après la floraison des fleurs et des graminées sauvages. L’herbe est ramassée pour éviter l’enrichissement du sol en matière organique et la prolifération des graminées. Cette gestion de l’entretien permet de conserver l’esprit agricole de cette parcelle et encourager la biodiversité de la flore et de la faune .

Les oiseaux

Grâce à la diversité de ses milieux naturels, l’arboretum abrite de nombreux oiseaux avec une cinquantaine d’espèces nicheuses.
Nous organisons régulièrement des balades ornithologiques dans l’arboretum.
Pour connaitre les dates merci de consulter la page des événements.

Les papillons

En Limousin 118 espèces de Rhopalocères (papillons de jour) sont actuellement connues, à l’arboretum nous avons identifié 39 espèces en 2019.

Chaque espèce de papillon à sa propre aire de répartition. La répartition des papillons s’explique par plusieurs influences : les différentes latitudes et ses influences climatiques (chaleur, ensoleillement), par la géologie, par la distribution de leurs plantes nourricières, par l’utilisation humain de environnement parallèlement par leurs capacités d’adaptation qui varient d’une espèce à l’autre.

Les papillons adultes assurent la pollinisation des fleurs, au meme titre que les mouches et les abeilles et constituent un maillon important dans la chaine alimentaire. Les chenilles participent au contrôle de l’extension des végétaux en les consommant et elles jouent un role considerable dans l’alimentation d’un nombre énorme de prédateurs et de parasites. Pour protéger la diversité de nos espèces de papillons et les sauvegarder il faut favoriser les pratiques les plus favorables au maintien de la biodiversité.

Les Libellules

Les libellules ou odonates sont des insectes volants qui passent la majeure partie de leur vie en milieu aquatique. Ce dernier est essentiel pour leur développement larvaire. Grand prédateur des mares et rivières, la libellule va profiter de sa phase aquatique pour constituer la majorité de ses réserves nutritives.
Le terme de libellules est en général employé pour désigner les odonates, qui regroupent deux sous-ordres : les demoiselles (zygoptères) et les libellules (anisoptères).
En Limousin 66 espèces d’Odonates sont recensées et 36 % des espèces sont menacées ou quasi menacées d’extinction.
L’Arboretum de la Sédelle avec ses milieux aquatiques variés à une forte présence d’odonates et en 2021 Théa Wanty à commencer à répertorier des odonates présents sur le site, 16 espèces sont identifier pour le moment. Nous continuons avec ce projet pour avoir une liste plus complet. Credit photo: ©Theo Matignon